Mardi 27 avril 2010
Le Chant des Parques, op. 89 de Brahms (Gesang der Parzen)
Nous restons aujourd’hui dans les œuvres chorales pour écouter un puissant chœur de Brahms (1833 - 1897) : Le Chant des Parques, op.89 (Der Gesang der Parzen).
Der Gesang der Parzen
Es fürchte die Götter
Das Menschengeschlecht!
Sie halten die Herrschaft
In ewigen Händen,
Und können sie brauchen,
Wie’s ihnen gefällt.
Der fürchte sie doppelt
Den je sie erheben!
Auf Klippen und Wolken
Sind Stühle bereitet
Um goldene Tische.
Erhebet ein Zwist sich,
So stürzen die Gäste,
Geschmäht und geschändet
In nächtliche Tiefen,
Und harren vergebens,
Im Finstern gebunden,
Gerechten Gerichtes.
Sie aber, sie bleiben
In ewigen Festen
An goldenen Tischen.
Sie schreiten vom Berge
Zu Bergen hinüber:
Aus Schlünden der Tiefe
Dampft ihnen der Atem
Erstickter Titanen,
Gleich Opfergerüchen,
Ein leichtes Gewölke.
Es wenden die Herrscher
Ihr segnendes Auge
Von ganzen Geschlechtern
Und meiden, im Enkel
Die ehmals geliebten,
Still redenden Züge
Des Ahnherrn zu sehn.
So sangen die Parzen;
Es horcht der Verbannte,
In nächtlichen Höhlen
Der Alte die Lieder,
Denkt Kinder und Enkel
Und schüttelt das Haupt.
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Le Chant des Parques
Elle craint les dieux
La race des hommes!
Ils ont le pouvoir
En leurs mains éternelles,
Et peuvent l’utiliser
Comme bon leur semble.
Doublement doit les craindre
Celui qu’ils ont élevé!
Sur les falaises et les nuages,
Les chaises sont prêtes
Autour de tables d’or.
Que s’élève un conflit,
Alors les hôtes sont précipités,
Calomniés et déshonorés,
Dans les profondeurs de la nuit,
Et ils attendent en vain,
Au coeur de l’obscurité,
L’équité du tribunal.
Mais eux, ils restent
A leur éternelle fête
A leurs tables d’or.
Ils marchent là-haut
De montagne en montagne:
Du gouffre des profondeurs
S’élève vers eux l’haleine
Des titans qui suffoquent,
Pareille à l’odeur d’un sacrifice,
Un léger nuage.
Les maîtres détournent
Leurs yeux bénis
De toutes races,
Et évitent de voir dans leur progéniture
Autrefois bien aimée,
Les traits parlants
De leurs aïeux.
Ainsi chantent les Parques;
Le proscrit écoute,
Dans la nuit de sa caverne,
Les chants des anciens,
Pense à ses enfants et petits enfants
Et hoche la tête.
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On trouvera comme toujours la partition sur le site de l’IMSLP : http://imslp.org/wiki/Gesang_der_Parzen,_Op.89_(Brahms,_Johannes)